Vendredi 6 septembre 2019 : Théâtre
Dans un temps ancien, les gens lui confiaient toutes sortes d’affaires alors qu’on les pressait de monter dans un train, train dont elle ignorait la destination. Cet épisode se reproduisait tant et tant de fois… Elle finira par consacrer sa vie à prendre soin de ces innombrables objets divers afin de pouvoir les rendre à ces êtres à leur retour. Un retour qui ne viendra jamais.
Mais encore…
Ce récit non réaliste, léger et grave à la fois, vient interroger notre mémoire collective.
La langue est simple, condensée mais d’une incroyable force poétique et musicale.
Ce monologue résonne comme un conte moderne universel parlant de toutes les guerres et de tous les départs forcés.
Il met également en lumière, de façon imagée et décalée, la place qu’occupent les objets dans nos vies, l’attachement qu’on y porte ainsi que la trace qu’ils laissent de notre existence. Le texte laisse librement éclore les images et associations personnelles du spectateur. On repense notamment aux objets utilitaires du Titanic qu’on a remontés du fond des eaux ou au fait qu’à Lampadusa en Italie, les sauveurs de la Méditerranée ont repêché des jouets, des poupées appartenant à des enfants qui ne sont peut-être plus.
Qu’emporterait-on si on devait quitter son chez soi ?…
Le personnage de Hanna, petit bout de femme entre enfance et vieillesse, endosse avec cœur et ténacité la mission qu’on lui a confiée. Son embarras et son impuissance face aux événements tragiques sont aussi les nôtres.
Le spectacle à dispositif simple vise à plonger le spectateur dans une expérience qualitative en grande proximité avec l’actrice.
La mise en scène dépouillée et directe permet à tout un chacun de vivre une expérience théâtrale accessible qui le touche et l’interroge.
Chaque génération pourra décrypter le propos à sa manière…
Plus d’information sur ce récit